POLEMIQUE STERILE AUTOUR DES PHOTOS DE PLATS CHEZ LES CHEFS : LE TRES MAUVAIS PAPIER DE L’AFP QUI RENSEIGNE MAL LES JOURNALISTES, CONSOMMATEURS…ET CHEFS.

Polémique autour des photos de plats dans les restaurants

Un journaliste de l’AFP, avec une qualité de recherche d’information digne d’un tabloïd anglais, s’est lancé dans un papier qui explique que des « chefs » auraient la nausée de savoir que leurs consommateurs réalisent des photos de plat et les diffusent à leur communauté. En tant qu’ancien cuisinier reconverti dans le e-marketing depuis plus de 15 ans, j’aimerai vous faire partager mes recherches liées à l’écoute de vos consommateurs et des nouvelles tendances qui se dessinent pour assurer la pérennité de vos restaurants.

Alors que vous attendez tous, que le site de réservation de table Michelin donne sa nouvelle sélection parmi les tables ayant un abonnement à 69 euros par mois, il est essentiel que la profession soit consciente que le consommateur d’aujourd’hui a à cœur d’être l’ambassadeur de votre marque. Lorsque j’ai réalisé des enquêtes auprès de 2000 consommateurs, les 18-35 ans m’ont par exemple répondu que la sélection d’une table venait à 17 % des réseaux sociaux…devant les articles de journalistes à 12 %…

Comme plusieurs chefs ont la gentillesse de me confier leur secret d’une cuisson en fin de repas pour ma culture personnelle, j’aimerai vous faire partager mes secrets de la réussite d’une table (c’est-à-dire en moyenne 15 % de plus de client donc de chiffre d’affaires : ceux ayant une véritable stratégie internet et pas mal conseillés par l’AFP)

Communiquer et renseigner sur Internet pour séduire un consommateur relève de 3 niveaux : ce qui vous appartient (OWN), ce que vous payez pour le faire connaitre (PAID), ce que vous gagnez naturellement (EARNED).

Ce qui vous appartient : vous investissez dans un site internet, des vidéos, un blog, une application mobile, des photos : en un mot vous fabriquez votre vitrine extérieure numérique car votre consommateur qui souhaite avant tout être considéré et à besoin de trouver les bonnes informations.

Ce que vous payez : les outils qui vous appartiennent, vous souhaitez qu’ils puissent avoir la meilleure visibilité, c’est pour cela que vous réalisez des campagnes de publicités, de référencement naturel, de billets sponsorisés dans les réseaux sociaux. Cette démarche est extrêmement saine et pas assez rependue chez les chefs car lorsque je compare avec les verbatims que me donnent les hôteliers qui se sont laissés commercialiser par des plateformes de réservation en ligne et qui sont sous dépendance économique voir position dominante, il est important que les chefs fassent gagner leur marque et soient vigilant sur le mélange des genres des guides gastronomiques qui veulent se substituer à la réservation naturelle en prenant au passage des commissions.

Ce que vous gagnez : le journaliste de l’AFP tente de mettre en avant que tout ce que vous gagnez naturellement et gratuitement sur internet est donc mauvais pour l’image d’une maison et dérange des chefs. Pour cette dernière partie, il faut comprendre que le bouche à oreille est devenu numérique et que votre consommateur, fier d’être chez vous, partage avec ses amis le plaisir d’être chez vous : un client vit une expérience, il ne se nourrit pas. C’est-à-dire qu’il influence d’autres consommateurs…vous avez 3 niveaux d’ambassadeur : le consommateur qui s’exprime dans les sites d’avis (le plus polémique), celui qui s’exprime dans les réseaux sociaux (le plus important) et celui qui a une passion plus affirmée et qui anime un blog. Sur 10 prises de paroles : 7 sont dans les réseaux sociaux et 56 % des consommateurs expliquent qu’ils y attachent une grande importance. De plus, ces consommateurs « coupables » d’être vos ambassadeurs ont des communautés extrêmement qualifiées (amis ou famille) donc la valeur de leur prise de parole est plus importante qu’un article d’un journaliste qui lui en revanche continu à fabriquer de l’image…mais plus de la notoriété aussi forte qu’avant. Sur les consommateurs ayant le plus de passion, vous avez des personnages comme Margorie Faim de Lyon, Stephane Riss Cuisinez en ligne , Critique Yawye, Jean Philippe Durand, Julien Binz, Jacques Pourcel qui ont des communautés très pro (le bouche à oreille de table à table par leur intermédiaire), mais vous avez aussi des Jacqueline Mercorelli, Bertrand Chef Simon, Papilles et Pupilles qui eux ont des communautés grand public parfois décisive. (je ne peux pas citer tout le monde désolé..)

En synthèse, cher ami journaliste de l’AFP, nous vous demandons pas d’être brillant mais précis dans les messages que vous délivrez et être à l’opposé de vos contemporains pour créer des fractures inutiles et faire penser à des chefs que les consommateurs ne sont pas une pièce essentielle dans leur environnement, est un relais d’information voir une prise de position inutile dans la situation économique et social de notre pays.

Crédit photo @atabula – www.atabula.com

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5 Commentaires

  • Répondre février 23, 2014

    Eric

    Bel article mais qui manque d’impartialité… dans les consommateurs ayant le plus de passion que vous citez, pourquoi citez vous par exemple Critique Yawye ou Jean Philippe Durand qui ont tous 2 de grandes connaissances gastronomiques mais une visibilité dérisoire sur le net, ou Papilles et Pupilles et Mercotte qui ont une belle visibilité mais mais qui font très peu de tables dans l’année?
    A coté de cela, vous « oubliez » Pudlo (le plus influent sans aucun doute), Atabula, Assiettes Gourmandes, Jack et Walter, qui eux cumulent visibilité et belles connaissances gastronomiques!
    Cela donne un aspect orienté à votre article…

    • Répondre février 26, 2014

      Remi Ohayon

      Cher Eric,
      merci pour votre commentaire, effectivement, j’aurai dû plus citer de référence
      et mieux expliquer ma perception de l’influence. D’abord, elle est avant tout
      créée par le consommateur « lambda » qui après une expérience la
      partage auprès de son réseau personnel (ami, famille), c’est à cet instant où
      le consommateur devient ambassadeur d’une marque, lorsqu’il décide de prendre
      la parole sur celle-ci. Ensuite, comme vous l’indiquez, avec le temps et dans
      de nombreux secteurs, on peut identifier des influenceurs. Souvent des
      passionnés qui fabriquent des contenus régulièrement pour nourrir leur communauté.
      Dans mon dernier ouvrage Addiction : le hold-up des intermédiaires en
      ligne, [ http://www.addiction.travel ], je consacre
      un chapitre entier sur les profils de ses nouveaux acteurs. Il est intitulé « Développer
      ses relations avec les influenceurs ». Je donne 4 profils : Les guetteurs,
      les révélateurs, les évaluateurs, les reconvertis. Dans ce dernier, des
      personnages comme Pudlo sont répertoriés dans cette catégorie. Dans tous les
      cas, pour mieux renseigner les lecteurs de cette tribune, sachez qu’il existe
      aussi des outils pour avoir une idée de leur performance, j’en cite 3 : http://www.klout.com , http://kred.com/
      , https://peerindex.com/ . Cela permet une
      meilleure perception de leur impact auprès d’une communauté. Mais le message de
      mon article était surtout destiné aux Ambassadeurs…le plus grand nombre.

      • Répondre mars 2, 2014

        Eric

        Bonsoir Rémi,
        Merci pour votre réponse… et désolé pour mon message
        précédent qu’à la relecture je trouve à la limite de l’agressivité…
        toutes mes excuses.
        Je ne suis qu’un épicurien gastronome qui aime
        les belles tables, et j’avoue que je n’y connais rien en klout, kred et
        autre peerindex 🙂
        Si j’ai cité ces 4 sites, c’est parce que c’est
        les 4 sites que j’affectionne particulièrement: celui de Pudlo et
        d’Assiettes Gourmandes pour le nombre important de tables qu’ils
        présenetent, et parce que, lorsqu’on fait des recherches on tombe
        souvent sur eux.
        Celui d’Atabula, pour la beauté de sa plume et la
        pertinence de ses propos. Celui de J&W, dans une moindre mesure,
        pour les critiques qu’il n’hésitent pas à faire lorsqu’ils le
        ressentent.
        Très bonne soirée

  • Répondre février 26, 2014

    Remi Ohayon

    Cher Eric,
    merci pour votre commentaire, effectivement, j’aurai dû plus citer de référence
    et mieux expliquer ma perception de l’influence. D’abord, elle est avant tout
    créée par le consommateur « lambda » qui après une expérience la
    partage auprès de son réseau personnel (ami, famille), c’est à cet instant où
    le consommateur devient ambassadeur d’une marque, lorsqu’il décide de prendre
    la parole sur celle-ci. Ensuite, comme vous l’indiquez, avec le temps et dans
    de nombreux secteurs, on peut identifier des influenceurs. Souvent des
    passionnés qui fabriquent des contenus régulièrement pour nourrir leur communauté.
    Dans mon dernier ouvrage Addiction : le hold-up des intermédiaires en
    ligne, [ http://www.addiction.travel ], je consacre
    un chapitre entier sur les profils de ses nouveaux acteurs. Il est intitulé « Développer
    ses relations avec les influenceurs ». Je donne 4 profils : Les guetteurs,
    les révélateurs, les évaluateurs, les reconvertis. Dans ce dernier, des
    personnages comme Pudlo sont répertoriés dans cette catégorie. Dans tous les
    cas, pour mieux renseigner les lecteurs de cette tribune, sachez qu’il existe
    aussi des outils pour avoir une idée de leur performance, j’en cite 3 : http://www.klout.com , http://kred.com/
    , https://peerindex.com/ . Cela permet une
    meilleure perception de leur impact auprès d’une communauté. Mais le message de
    mon article était surtout destiné aux Ambassadeurs…le plus grand nombre.

  • Répondre février 28, 2014

    Remi Ohayon

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