Est-ce que les cuisiniers dégustent assez le vin avant de penser leur carte ?

Dans la grande majorité des cas, lorsque je vais au restaurant, les équipes me tendent la carte des mets avant de me donner le livre de cave.

Souvent avec gentillesse, on me précise qu’il faut d’abord que je choisisse mes plats pour que l’on me conseille les vins. Alors je rétorque, que si le chef a une cuisine calée pour la DRC, je n’avais pas prévu de casser mon PEL…

Mais bon sang, pourquoi la gastronomie se concentre autant sur la cuisine d’un chef, quand elle pourrait être plus sensible aux talents des vignerons et des sommeliers qui composent la carte (des vins) d’une maison ?

En qualité de consommateur, je vais souvent dans un restaurant distingué, car dans ma propre cave je ne trouve pas toute la diversité de vins qui peuvent éblouir ma soirée. Ainsi, les restaurants sont les gardiens de terroirs fascinants et de dégustations verticales qui nous permettent de découvrir des millésimes rares.

Pourtant et ce n’est pas faute d’insister, combien d’établissements mettent par exemple leur carte des vins sur le site internet ou un extrait pour donner envie à un client de venir chez eux ?

En termes de créativité, pourquoi la création d’un plat devrait obligatoirement naître d’une rencontre avec un producteur ? Pourquoi le vigneron ne pourrait-il pas devenir inspiration ? Il respecte son terroir, prend le temps de la maturation, a souvent un palais plus largement développé que quiconque… ainsi, la fécondité culinaire pourrait trouver des angles différents…

Éblouir un client, ce n’est plus seulement savoir cuire une carotte mais bon nombre des acteurs de la profession ne mettent pas assez en avant cet équilibre nécessaire entre le vigneron et le cuisinier.

Par exemple, dans les guides gastronomiques il existe des symboles comme les grappes pour indiquer aux consommateurs qu’il y a une jolie carte, mais lorsqu’il attribue le symbole chaque année, est-ce qu’il le précise dans un communiqué de presse pour valoriser la table ? Dans les applications, pourquoi n’est-ce pas possible de mettre cet unique critère pour identifier les tables qui réalisent le plus d’efforts ?

Autre exemple, regardez le nombre de dîners à quatre mains qui sont organisés, c’est plutôt sympa comme initiative mais pour combien de soirées où s’allient le vigneron et le cuisinier ? Et pourtant boire un canon, c’est sauver un vigneron.

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